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Carnet de bord d'un voyageur sans retour...
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23 juillet 2004

Mes mots et son nombril

Ce mec est déplorable.

    Autant il m'est impossible de le croiser sur Lyon (volontairement ou non), autant dès que je me pose sur un post de gaybloggueur, il est là une fois sur trois, tapi dans l'ombre cramoisie de ses commentaires sybillins. Nul part dans la vie, partout sur le net...  Et chaque fois que j'ai (rayer la mention inutile) :
            ◊ le privilège
            ◊ le malheur
            ◊ la stupéfaction
de le lire, je me retrouve un peu traqué, comme un con, un bleu, à me renvoyer sans cesse l'image de ce que nous formions :
RIEN. Rien qui pouvait contenir un nous, en tout cas.

    Deux solitudes parfois juxtaposées, mais jamais en symbiose : il y a toujours eu entre lui et moi un mur, un narcissisme exacerbé, une vitre en plexiglas, une capote (et pour ça, Dieu merci !) Je reste assez pétrifié et consterné devant ces types séropositifs qui ne disent rien de leur état, et qui surtout laissent l'autre prendre l'initiative de se protéger ou de se taper un coup de bareback... je reste sidéré de l'aplomb qu'ils ont lorsqu'ils avouent leur statut sérologique, une fois qu'il est trop tard (genre pile 72 heures après une séance unprotected) ou qu'on leur a bien tiré les vers du nez. Quand je pense qu'il m'aura dit qu'il était porteur du virus à cause d'une private joke que j'avais voulu pousser jusqu'au bout. Sinon, rien... C'est quand même, quand je l'évoque, le mot qui revient le plus souvent : rien.

    De ce que nous avons vécu de simultané et de commun, que reste t-il, au final ? Mes mots et son nombril. Des pages de questions, d'incompréhensions, d'oubli, de recul. Alors que de son côté, j'en suis sûr (je ne suis pas retourné lire son torchon, peut être un jour...) je suis sûr que tout est comme d'hab. : pleurer dans le giron de mômon, noyé dans les dettes, l'alcool et les Xanax, fuir en avant car rien n'est plus jouissif que de se prendre un mur, c'est plus facile après de s'autoproclamer interdit au bonheur. Mais quelle sombre merde ! "Les extrêmes s'attirent" dit-on. Ils ont bon dos les extrêmes ! Ce type est l'exemple-même de ce que je me suis interdit de devenir...

Ce mec est une planche pourrie.
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Commentaires
L
c'est si facile de feindre l'ennui, de dire merde, de croire que les autres c'est l'enfer... tellement simple de vomir, de gémir et de lever son index au premier souci qui passe :"... je veux être une femme heureuse, et chaque jour je m'y emploie... " se souvenir des belles choses"... devant la mort, la narguer de mon sourire... elle n'aura jamais la plus belle chose qui m'a portée toute ma vie... l'amour... l'Autre... "la plus grande vérité que l'on puisse apprendre un jour et qu'il suffit d'aimer et de l'être en retour" (Moulin Rouge)
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