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Carnet de bord d'un voyageur sans retour...
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3 juillet 2004

Lift your skinny fists like antennas to heaven (GYBE!)

    OK, la première fois j'ai été langue de pute. Mais il me fallait de l'immédiat, de l'accessible, du délire à portée d'oreille, du frémissement d'épiderme. Aussi j'ai daubé sur leur gueule. Mea culpa. Je change pas d'avis sur un truc : ils sont tarés. Visionnaires, lucides, audacieux. Beaucoup diront que c'est du post rock de feignasses. Laissons parler, laissons parler... Ils sont cons, qu'ils calomnient, il en restera toujours quelquechose. Ça m'a demandé un peu de temps. Le même temps qu'un corps radioactif met à se désintégrer dans le derme profond pour bien cuire en profondeur les chairs. GYBE! c'est un Hiroshima auditif.

    J'ai des flashs, qui, exposés en plein jour, me jetteraient dans une camisole puis dans une chambre capitonnée.
Des vues du haut val d'Azergues, là où les pins Douglas étouffent le sol, la vue. C'est un peu l'Oregon ou le Montana, Twin Peaks et les X-files, grandes plaines du Canada, sauvages, encore ?
Des trains ricains pourris, lents et lourds, qui viennent de nulle part et vont vers nulle part, qui écrasent des centaines de kilomètres de voies en tanguant, en couinant de leur corne de brume erraillée dans l'immensité désertique, plate. Que l'on voit de loin. Lombrics métalliques. Au loin encore, des canyons : railway-movie.
De l'aride : lunaire Aubrac. Interminable journée d'été, champs de blé à chaumer à perte d'horizon. Nowhere. Anywhere. Everywhere.
La terre. Pas le matériel, le meuble. La terre, planète, le truc dur, l'astre, le caillou qui se ballade avec d'autres dans un chaotique agencement (merci Képler) et tout ça qui tourne, qu'on voit sur nous, qui nous extasie de sa force tellement plus grande. Et nous, tellement merdiques, petits, même pas insectes (trop égoïstes), vomissant leur fierté à la con, n'ont honte de rien... 21 juillet : une petite vanité pour l'homme, une grande vanité pour l'humanité.

    La sensation innommable, pétrifiante. This feeling fills me up : abandon, solitude, unkindness, perte de repères (écho balte : I'm Lost), tourner les yeux là où toutes les directions se ressemblent. Seul indicateur : le soleil meurt à l'Ouest. Où était-ce un incendie de raffinerie ? Aveuglement par l'image. Shoot par l'image. Overdose d'image, kaléïdoscopie héroïnophile, nerfs optiques malaxés, fermer. Les fermer. Fermer !!!


    Silence.





    Godspeed You Black Emperor! — Static


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