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Carnet de bord d'un voyageur sans retour...
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28 juin 2004

Mes voisins...

Ils sont charmants ces deux petits mignons, de vrais adulescents, élevés au bon grain des années 80. Doivent à peine avoir passé la vingtaine. Bon, niveau description, j'ai de la chance, y'a un blond et un brun. Et régulièrement, nos regards se croisent à trois (à quatre quand Dan. vient me rejoindre ici —et en fait il est plus vicieux que moi, puisqu'il va jusqu'à les épier au travers des stores—). J'habite le dernier étage d'un immeuble, eux sont en face, pile en face de moi mais l'étage en dessous...

    Je commencerai par le blond puisque c'est lui qui a emmenagé le premier. Comme l'appart' avait été inhabité longtemps, j'ai pas mis longtemps à le repérer. Faut dire qu'il est repérable, et qu'après une observation d'un centième de seconde, on est certain que "lui aussi, il joue dans l'orchestre". Ou plutôt "dansait" car plus d'une fois je l'ai vu faire une chorégraphie dans son grand salon (un truc trés trés contemporain, ou alors il s'y prenait comme une m.rde...)
    Une fois ou deux, quand la caisse fut en rade et que j'étais obligé d'aller bosser en tramway, je l'ai croisé dans une rame. Mylène-Farmerisé au possible, le pauvre garçon. Blondi un peu trop artificiellement en fait, maigre à en avoir les fesses qui rayent la baignoire, mais malgré tout une petite musculature fine et sèche. Un peu comme un petit oiseau en fait.

    Il y a quelques mois (houlà, voir un an maintenant !) il a été rejoint par un "colocataire" (avec dix tonnes de guillemets, "colocataire"...). Là aussi, une chose somme toute pas trés virile, les cheveux auburn puis bruns avec le temps... Gros fumeur (dès 6 h du mat' il est penché à la fenêtre la clope au bec), lui aussi maigre comme un lacet, mais qui fait moins Farméro-dépressif (il n'en fait pas moins efféminé pour autant...)
    Et si je parle d'eux ce soir, c'est que depuis quelques semaines, lorsque je me suis pris un trip déco intérieure, l'angle du bureau jouxte la fenêtre qui donne sur la rue, donc sur chez eux, et tous les soirs, quand le petit brun vient fumer sa cigarette à l'air libre, il me voit tapoter sur le clavier du portable. Et comme depuis quelques semaines, la chaleur (mais aussi mon côté sain et naturel) me pousse à vivre à poil, j'ai l'impression qu'il va finir par s'user les yeux à force de mater !

    Pourtant, ça doit pas être la faim qui les attire car au pire j'ai le même tour de taille qu'eux (et au mieux, une ou deux tailles au dessus. Au-delà de deux tailles, non, on retombe dans le scabreux et dans le au pire). Alors, quid ? le blondinet n'a pas l'air de raffoler de ce genre de dragouillage dans le neighbourhood. Mais le p'tit brun avec ses lunettes et son p'tit air vicieux, on dira pas comme ça, mais...
    Il n'empêche que, si aucun des deux ne me fait dresser le chapiteau, j'éprouve quand même à leur égard une singulière compassion, matinée de tendresse. Probablement que j'aurai aimé retrouver mon reflet dans ce qu'ils vivent dans leur quotidien, lorsque moi aussi j'avais 10 ans de moins. Mais non. À l'époque je venais de me séparer de ma première relation sérieuse, et nous enterrions la première vague de potes du milieu emporté par le HIV. Autres temps, autres moeurs...

— J'ai eu beau regarder, mais alors rien de rien ! pas un pec de bombé, pas une fesse de galbée, ils sont plats, mais plats ! Même moi j'ai l'air de Lolo Ferrarri à côté d'eux ! Monde cruel, monde cruel !
— Toi, tais-toi, et finis ta série d'abdos...

Soundtrack : MOLOKO — Fun for me


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