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Carnet de bord d'un voyageur sans retour...
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28 juin 2004

De la sensation d'exister...

Je crois aux réveils ratés comme je crois aux rêves. Se donner un minimum de répit, resombrer dans le « non-vivre », encore un instant, une heure, à peine envouté par une bise de Dan. qui partait travailler sur le coup des 8 heures. Je crois à ces instants importants où toute une journée peut se jouer. D'ordinaire je me serais traîné jusqu'à la cuisine en semi-coma pour l'accompagner pendant son rapide petit-déj, avant d'aller me recoucher, déjà cassé, sans énergie. J'ai préféré continuer à dormir.

La journée a été productive sans l'être. Tout du moins, j'ai repris contact avec le sol. Je crois aux journées-déclic comme je crois aux coupures d'eau chaude sous la douche. D'un coup d'un seul, on se doit de réagir, pas le temps de penser, de se laisser aller, on bouge ou on meurt.

J'avais fait la grève de réalité pendant quelques semaines. Ma carte de crédit bloquée ne faisait qu'accélérer une fuite en avant, et en ouvrant les courriers de la banque, j'ai eu quand même le réflexe d'appeler, combiné dans une main, stylo et cigarettes dans l'autre, tremblante. Je note l'étendue des dégats : — 3.500 euros sur le compte courant, — 1.000 euros sur le revolving. Un instant il me vient l'idée de mobiliser mon épargne pour combler ce carnage, mais je ne peux me résoudre à l'idée d'être sans moyens financiers contre la fatalité. Je rassure le guichetier en lui promettant l'arrivée imminente de ma paie, qui ne sera qu'une goutte d'eau balancée en plein brasier.

Mes envies s'effondrent, et cèdent la place à l'énergie pour se battre et redresser illico cette situation foireuse dans laquelle je glisse lentement mais avec assurance depuis le mois d'avril.
Les impayés sont partis aux courriers accompagnés de chèques d'un autre compte que je laissais dormir (et là, j'ai dû le réveiller avec force !), et demain matin je m'improvise un rencart à la banque pour voir comment on peut purger la situation.

Ayant un peu bossé moi aussi dans le monde des vautours, euh… banquiers, j'ai déjà deux trois idées pour m'en sortir. Faire un rachat de prêt en incluant le découvert (vu les taux, j'y gagne), retirer le chéquier, rendre la CB au profit d'une carte de retrait bridée,… bah, j'ai juste l'impression d'avoir 16 ans au lieu du double.

Quelques dérapages de déprime. La musique doit jouer, j'ai écouté en boucle pendant un moment un unplugged de Chris Cornell avec Nirvana et Portishead (un bijou !). Heureusement, absorbé par mes soucis de programmation HTML, l'après-midi a glissé sur moi, imperméable au temps chaud et aux atmosphères tendues. J'avance… lentement et péniblement. Mais j'avance. Et pourquoi de temps en temps des flashs de Dom. ? ça m'agace ! Je n'ai pas le droit d'être insouciant en ce moment. Je n'ai pas le droit à grand chose d'ailleurs en ce moment…
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