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Carnet de bord d'un voyageur sans retour...
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26 juin 2004

Il me manque (déja 10 jours)

    Soirée en tête à tête avec elle. Impressionnante, attachante, déroutante.
    Dans un futur proche, je pense que je vais être très triste. Nous occupons nos solitudes d'échanges de petits riens. J'ai évité du coup de la brancher sur mes petits problèmes de cœur. Ce soir je suis une oreille. Ça me change. Toute la journée je n'ai été qu'une tête, une tête pensante, errante, sous le soleil. En partant à Port-Galland, on voyait le Mont Blanc, proche, si proche, qu'on l'aurait touché du doigt. Pas bon signe pour le temps. Enmagasiner du soleil pour les prochains jours. Seul sur le plateau, tranquille. Ma propre sueur me rafraîchissait, je m'en étalais sur le torse, le visage, les jambes, mêlée à l'ambre solaire. Isolé, sans envie de me montrer. Il faisait si chaud que les deux bouteilles d'eau y sont passées. Histoire de me sortir de ma torpeur de tournesol humain, trois occasions de prendre un peu de plaisir se sont présentées. Pas grand intérêt, pourtant deux d'entre eux étaient pas mal du tout. Mais nan, mais nan. « C'est pas ça, c'est pas ça, c'est pas ça… ». Énervé.

    Un peu de géographie : le site de Port-Galland s'étend tout en longueur (hormis le Plateau) le long de l'Ain. L'installation du bivouac est stratégique, fune-tuning entre l'envie de bronzer (à l'Ouest) et l'envie de baiser (à l'Est). Autant dire que j'étais complétement à l'Ouest (sur le Plateau, derrière la plage). En partant ce soir, direction la voiture, je n'ai pu m'empêcher de faire un crochet par le milieu, le havre aux peupliers où Dom. et moi glandions la semaine dernière. Et puis passer non loin de la petite plage, plus à l'Est, là où D. m'avait découvert il y a quatre ans. Les deux emplacements étaient vides. Nous attendaient-ils ?
Ce soir, encore une crise de larmes en rentrant sur l'autoroute. Il y a quelques semaines, je hurlais contre B. ; là, je hurlais contre moi.

    Tombée du jour : je lui évoquais les couleurs du ciel ici : des filets de nuage rose-orangé dans un ciel bleu layette puis indigo, des filets de nuage qui s'étiraient comme du lait dans un bol de café. Féerique. Juste avant, j'étais dans la salle de bains, à me nettoyer du sable et de la sueur, à inspecter mes poils qui repoussent, ce grain de beauté qui saigne par intermittence et que je laisse traîner par paresse, la blessure au doigt que m'a infligé un geste trop brusque sur le PC… connerie…
« - Oh ben c'est pas grave, c'est la main gauche !
- je suis gaucher, connard… »

    Y ai-je pensé, à cette bride qui m'a empêché de totalement profiter du présent aujourd'hui ? Non. J'ai juste remarqué qu'elle se faisait plus légère que ces derniers jours. Mieux dormi, moins de temps ici, un rythme de sommeil davantage calqué sur la normale que sur le fuseau horaire de Rio, ça rebooste un homme. Manger à heures régulières aussi. Mener une vie normale. Une survie normale. Une sous-vie normale.
Lundi, du pain sur la planche… je n'ai pas eu le temps de me reposer, pourtant.

    Dom. non plus, je l'ai lu dans son mail de ce matin (où était-ce hier soir ?)
Il me manque. Ses bras me manquent, son attention me manque. Cette insouciance me manque. Ce moment de magie me manque. Ca fait déja dix jours...
Si c'était que du cul, la mémoire du corps se lasse au bout d'un moment, et désapprend plus vite qu'on ne s'en persuade. Là, je joue gros...
Et j'ai pas les moyens...


Soundtrack : Perry BLAKE - The Fox in the winter

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