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Carnet de bord d'un voyageur sans retour...
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22 juin 2004

Juste au coin du coeur

Plaisir simple. Je tombe d'hypoglycémie, l'estomac à l'agonie suite à une simple salade vers les 19 heures suivie d'un moment câlin mais intense avec mon D.
Couper une moitié de baguette 1900, tartiner l'intérieur de moutarde industrielle pendant que deux saucisses de Strasbourg s'amolissent dans de l'eau frémissante. Et mordre dans le hot-dog, au son de chansons massacrées en se disant que, finalement, le temps est bien clément pour les blaireaux…

Puisque c'est musique ou crever, je passe Nougaro à fond les ballons dans l'appart'. Ambiances jazzy qui me renvoient à mon Paris nocturne. Les clubs, les restos branchés où L. me traînait. Petite nostalgie. De Paris, pas de L., bien sûr…
Autres flash-backs en mâchonnant mon sandwich tout en me dandinant dans la cuisine.

Ah, tu verras, tu verras…

J'ai pensé à ces deux journées de jeudi et vendredi au bord de l'Ain bien plus souvent que je ne l'aurai cru. Ou voulu. Des bras comme des bouquets de fleurs, des rires solaires, des silences de lacs canadiens. Des après-midi lumineux comme des convalescences. Je suis bien. J'étais bien.

Mes frères en colère contre moi
Ils m'ont faite gardienne de vignes.
Mais ma vigne à moi, je ne l'ai pas gardée…

On ne cherche pas le soleil mais ses rayons, quand on a froid. On ne recherche pas le bœuf, mais sa viande. J'ai beau garder mes vignes, pour qui donc ? puisque seul le vin qu'elles nous donnent nous importe ?!
Alors j'ai l'honnêteté de regretter ce regard qu'il posait sur moi. Pas le regret de lui, mais le regret de ce qu'il me donnait. Sans attente, sans retour, sinon ma présence qu'il aurait voulue plus longue, plus constante. Je ne les ai pas croisés souvent, ces regards sur moi, qui ne désiraient qu'un partage fugace, qu'une contemplation, qu'un temps suspendu dans une caresse, une étreinte, un contact.

Tombent les feuilles et les larmes
sur tes joues qui roulent,
Et que la lumière soit.

Et tout ceci s'éclipse du présent pour mieux se lover dans ma mémoire. Mes neurones, ma peau, ma voix, à mon tour mon regard. Rares ceux qui ont pris soin de moi. Il en a fait partie. Merci.

J'aurais voulu te dire,
j'aurais voulu te dire,
quelquechose, quelquechose de gai.
Ou de très différent…

Je lutte contre le vacarme extérieur pour écouter : Keren Ann – Au coin du monde
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