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Carnet de bord d'un voyageur sans retour...
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14 juin 2011

Je t'écris

Je suis rentré tard, de nuit, il n'y a pas longtemps, sur la jauge. Une seule panique : tomber en panne d'essence en passant devant chez lui (comme si tomber en panne ailleurs n'aurait pas été emmerdant...)

"je t'écris de ce ferry boat, les remords de la Pentecôte ceux qui m'ont appris qu'on manque de courage pour ceux qu'on aime.

Je t'écris, l'excuse est facile, je n'ai pu te regarder partir, même si je savais qu'un jour te suffirait."

La résonance, à défaut d'être ridicule, est réelle. 

J'ai voulu J'ai besoin J'ai envie Je dois Je ne peux pas aller dormir sans lui écrire.

Et puis les mots se sont oubliés devant la musique, la chanson, la nuit, le silence. Une fenêtre où je n'ose plus regarder. J'ai lu des articles qui disent que continuer ainsi, c'est refuser de faire le deuil de la relation. Refuser ce deuil, c'est refuser, nier, la quintessence même de la solitude existentielle qui est notre lot à tous et contre lequel on lutte : J. écrit, parcourt le monde, rédige son mémoire... F. se compose une vie de couple sur mesure, à sa taille, ajustée, sans s'engager, sinon dans le monde politique. C. s'est coupé du monde affectif, ou plutôt cultive son monde intérieur, en se soulageant sur ses bons mots, ses associations, le deal qu'il a passé avec la vie en troquant cette recherche contre un excellent sens pratique. 

Ce qui me taraude, c'est qu'entouré d'amis, bientôt père, bientôt gestionnaire de mes propres biens patrimoniaux, je suis encore dans cette quête ; Tantale a eu beau glaner ses fruits, il tend encore les bras. Et plus c'est loin, plus c'est inaccessible, plus les bras se tendent et se musclent dans l'effort. 

Dans deux jours, lune pleine. Dans deux jours, jeudi. Dans deux jours, voilà deux semaines que l'envol est mort... E. m'avait prévenu que, malgré le repli sur soi et le rafistolage des fondations, il fallait se heurter à nouveau à un mur, au test du : "je suis bien avec toi, mais ce n'est pas possible". Mon cartésianisme est à cran, à bout, j'ai eu beau retourner tous mes scénarios explicatifs comme autant de couteaux, que dalle... Le mystère se referme à hauteur du soulèvement qu'il avait provoqué en s'ouvrant. S'il y en a un des deux qui n'est pas prêt, c'est moi.

Demain. Toubib (?), mutuelle, m'occuper de la caisse et des courses. Ce que je lui avais dit ce fameux soir-là : "tu vas partir, la vie continuera. Et je ferai des choses simples". Sauf que je n'ai toujours pas fait ma tarte, je ne lui ai pas écrit, et comme pour tout le reste qui m'environne : je n'ai pas envie de combattre. 

Soundtrack : Les Valentins - Je t'écris

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