Trous de mémoire

Dimanche, je suis rentré de chez T. en fin d'après-midi. 1er trou de mémoire : je ne me souviens pas de ce que j'ai fait de ma soirée. Juste que je me suis endormi très tard... (si, un vague passage chez Ph., vittel-menthe et joint à la clé)

Mardi, je savais qu'il me fallait finir impérativement à 16h30 et lâcher les filles à l'heure, mais pour aller où, faire quoi, voir qui ? (idem : direction Rive de Gier, puis chez As., ça y est, ça me revient...)

... mais en lambeaux. Pourquoi ?

Jeudi soir, des choses se sont perdues. Avec le recul, je sens que ma décapitation avait des airs de Twilight 2 ; travelling circulaire autour de Bella, les yeux dans le vide. Elle au moins à accuser une douleur blanche. J'ai donné dans le rouge. Dans la distorsion des sons, des traits du visage, le coeur livré à mes chiens intérieurs. 

Au. s'est fait agresser cette nuit-là, avec au final une jambe dans le plâtre. JB s'est cassé l'épaule cet après-midi là, de grandes chances d'opération si ça ne se résorbe pas au bout de quelques mois. Quant à T., l'opération était déjà faite et l'atèle déjà là. Nous sommes nombreux à porter quelque chose en écharpe. A nous égratigner aux échardes de plâtre. A maudire cet immobilisme... (et dire que T. me voyait avancer. Peut-être... mais d'une seule jambe alors. Finalement nous sommes tous ainsi : même avec le corps intègre, quelque chose se tord, des muscles se tendent, des regards se fixent, mêlés d'affection, d'attente et d'incompréhension, comme des animaux foudroyés)

J'ai depuis des cauchemars bigarrés. Colorés. Furieux et agités, sans être menaçants. Deuxième réveil un peu lourd, aujourd'hui déjà je ne pleure pas. J'attends moi aussi des béquilles, des atèles, me demandant suivant quelle maladresse j'ai pu me retrouver avec ma propre histoire dans le plâtre. 

Soundtrack : Lykke Li - Possibility