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Carnet de bord d'un voyageur sans retour...
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27 mai 2011

l'arbitrage

Au début du mois de mai, un week-end où nous aidions F. à déblayer les gravas de sa maison en travaux, j'ai été piqué mordu sur un doigt par une araignée, sans doute la forme française de la violoniste, car la douleur du venin m'a défoncé la main, le bras, jusqu'à me taper le coeur un petit moment, m'interdisant tout effort. Bon, le reste de la journée, j'ai travaillé avec des gants, chose à laquelle j'aurais pu penser de suite, mais ça marque. Impact drôlissime, j'en parlerai à une naturopathe de ma connaissance, ou même à ma toubib, c'est que depuis je ne vais plus aux toilettes toutes les heures pour des petits jets. Mais quelques bons gros passages. Aucune gêne depuis. Plutôt un soulagement. Décidément ces animaux sont géniaux. A faire breveter...

Pourquoi je parle de ça ? Ah oui... ça préfigurait, entre autres petites transformations invisibles au quotidien, mais sur la longue, on commence à voir ce qui a bougé avec du recul, que ce bizarre mois de mai ré-enclenche une forme de stabilité. Je repensais au passage d'O. et son coloc. R à notre repas d'anniversaire de Ph. la semaine dernière. Hier soir, par contre, échange de bons procédés, c'est moi qui ait été invité. Quickview sur le suivi-conso de l'affaire : rentré défoncé à presque 3 heures du mat', à coups de bière, vin rouge, rosé, pétards, et autres galanteries plus que jouissives. Autant dire que ce matin j'étais raide perché au boulot... En priant pour que ça ne se voit pas trop.

J'ai pris le temps d'avoir T. au téléphone, toujours un peu fébrile quand je compose le numéro. Comment O. avait-il déjà décrit mon état ? ce n'était pas "chamboulé", ni "tourneboulé". Quelque chose dans le genre "marqué". Je pense que c'est ça. Pas au fer rouge (Ph. m'a taquiné, mais je m'en défends : je me sens pas amoureux, je me sens prêt à avoir une relation régulière mais sans engagement. Il paraît que la phase de déni est un signe infaillible. Je ne sais pas, je m'en fous. J'aime bien l'entendre...) Nous avons programmé un déjeuner ensemble pour ce week-end. En attendant, il bosse sur une install, un spectacle, des RV sur des salons, ses cours à dispenser. Bien pris le jeune homme... Et nous avons discuté de la hantise classique du trentenaire d'aujourd'hui : "Comment arbitrer entre nos priorités et obligations professionnelles et notre plaisir ?"

F. est rentré tôt ce soir. Elle n'arrête pas d'embrayer des journées de dingues, enchainant les réunions po après les cours. Et une vie sexuelle plutôt saine et remplie. C'est aussi pour ça que je suis rentré tard hier. Elle m'a demandé de lui prêter ma chambre pour un peu plus d'intimité avec son mec (elle s'en défend : elle ne se sent pas amoureuse, mais pas contre une relation régulière avec le rugbyman breton. Soit. Je dois lui rappeler que son déni est un signe infaillible... Comment a t-elle dit déjà ? "attachée". Voilà. Pas amoureuse, mais accrochée)

Du coup, je me suis trouvé un peu con, à regarder mon emploi du temps criblé de trous, dont je ne sais que faire. Je sais que j'ai besoin de me remettre de la grande fatigue, cette fuite en avant, morte en mars après ma rupture avec Fk, héritée de S., déja deux ans, c'était en avril. Il fallait alors que la vie reprenne le dessus, après plusieurs jours de deuil, à coups de sorties, drogues, plans Q, projets alambiqués, etc... sans oublier, aujourd'hui je réalise, le moteur qui tournait en fond pour garder du bout des méninges cette histoire vivante. C'est fou comme donner de l'importance à ce qui n'en a pas peut être (inutilement) épuisant.

Donc oui : l'emploi du temps percé. F. s'engage en politique et (re)démarre une vie de non célibataire. C. s'étale entre informatique et association. Ph. a repris le chant et les études religieuses, E. est devenue la number one du forum lyonnais et est partout, malgré son ventre allant s'arrondissant. O. peint, picole, démarche les galeristes, expose, bref il produit. T. s'est bâti aussi un emploi du temps de ministre. Et puis tout ça se ramifie hors de mon entourage proche. My. que je n'arrive plus à avoir au téléphone (ni ailleurs), Cé. qui nage, voyage, n'arrête pas, fait du sport, s'auto-complète... 

En grosse conne, pour l'arbitrage, j'ai toujours procédé ainsi : garder du temps libre pour l'imprévisible, et meubler à coups de tricot (ou ersatz de tricot) par des trucs branchouilles dirait-on, sans intérêts si on est objectif, leur seule vertu étant d'être sacrifiés pour faire de la place à l'autre. C'est un peu ce que j'avais toujours reproché aux mecs que je rencontre : ne pas faire suffisamment de place pour l'autre. 

Finalement, c'est moi, super conne, qui leur en laisse trop. Qui me retient ému, serré, contrit, pas trop loin de mon noyau propre, me laissant envahir. Tu m'étonnes que je tombe sur des manipulateurs après !!! Super conne... Super branlo ! Je suis super branlo.

Ce soir, réparé le vélo. Y'a plus qu'à refixer et regonfler la roue arrière.

Faudra que je change les cordes de la guitare pris-de-guerre pour commencer à gratouiller un peu.

Réécrire des textes. Autre chose que mon journal en ligne (puisque j'ai tué FB... ce truc n'a vraiment aucun intérêt...)

Septembre, quoi qu'il arrive, tu montes tu descends je ne changerai pas d'idée : me réinscrire au théâtre dans la troupe de l'an passé. 

Ah oui... le concours aussi. Revanche de 15 ans à me taper. ça va s'payer !

J'en ai ras le cul d'être un dilettante. Quitte à être coupé des autres, autant faire un truc qui est censé me plaire ; censé me donner des contours, de la consistance, m'épanouir et me redonner vitalité. C'est ça vivre, non ? 

Et puis faut que je m'entraîne à organiser mon temps sans courir après alors que je ne fais rien (putain, un reste de S.,... wuuuu !) parce que décembre approche. Même s'il y a l'été avant. 

Soundtrack : Tom Waits - Lonely

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