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Carnet de bord d'un voyageur sans retour...
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23 mai 2011

La douleur de l'écho

Je ne sais pas être serein.

Ma mère ne l'était pas quand j'étais enfant. Sinon que j'étais dans son giron, à prendre les poses de pantin articulé sage et docile qu'elle attendait d'un fils figé. Après avoir taillé mon père sur mesure également. Lui était plus souple et parvenait grâce à cela tant à lui obéir qu'à lui échapper. Je n'avais pas cette faculté là, et optai pour la stratégie d'évitement ou la capitulation sournoise, entraînant fatalement un coup dans le dos rapidement découvert (puis, de moins en moins rapidement...) jusqu'à une nouvelle stratégie : l'acceptation de soi. Avec le défi de perdre l'amour parental, la sécurité protectrice du foyer. Mais en ces temps-là de vivacité salvatrice, il n'était plus à ma taille et il fallait coûte que coûte en sortir.

D., puis S., ont été à leur tour un peu des mamans de substitution. Peut-être pour ça que je leur suis tellement attaché. Je n'ai à mon actif que ce pattern de relation affective. J'y ai trouvé mon compte. Mais aujourd'hui, ce n'est plus le cas. La stupidité, grande alliée de la jeunesse, de S. m'a permis d'y voir les ficelles jusqu'à la caricature. D. était plus sombre, plus manipulateur, à ancrer son désir de contrôle à notre libido, à savoir qui, comment, dans quelles circonstances, et il y puisait autant d'excitation qu'il asseyait cette espèce de domination (jouissive, je l'avoue) et de contrôle à mon égard. Celui que j'ai aimé comme un bâtisseur aimait finalement comme un mafieux. Tordu. Ils étaient, (nous étions) tordus.

Quand en février j'ai rencontré Fk, il y avait des aspérités que je reconnaissais. Mais cette vampirisation passait plus par l'échange continuel que par le silence scrutateur puis inquisiteur de D. (caché sous des tonnes de dérivatifs sexuels histoire de faire passer la pilule... était-ce pour ça qu'il donnait son cul si facilement, pour se faire pardonner et rétablir un semblant d'équilibre ? et pire... comment ai-je signé ce contrat sans être autrement plus lucide ? t'as la réponse, connard : t'étais amoureux...) S. a eu au moins ce geste, ou cette absence de geste : ne rien donner en retour. Laisser le contrat bancal jusqu'à la dénonciation. 

Ces trois êtres, finalement, ont cet extraordinaire point commun (hormis m'avoir flingué du temps et des rêves) : la mystification. Faire croire qu'ils étaient autonomes, indépendants, équilibrés, alors qu'au fond l'enfant gâté réclamait le biberon, ou le jetait, -pire, l'oubliait négligemment- selon son bon vouloir. Souci : c'est Bibi le biberon...

Depuis hier, ça urge, ça grouille, ça tourne dans la tête, ça martyrise. Les vieux relans de cette façon d'aimer ont failli me victimiser à coups de silence radio toute cette journée. Comme s'il fallait que, dans l'échange, l'autre me doive quelque chose. Je ne comprends que très tard qu'il n'y a rien à sceller pour faire naître quelque chose. Que cette illusion de fusion n'est propre -comme toute drogue- à ne créer que de la dépendance. Faire de la présence une nicotine, de l'absence un reproche, du silence une trahison. Qu'en attendant de laisser éclore les choses, je ne dois pas m'oublier moi, ni me sacrifier comme ma mère (mais crève, connasse !!!!) mais continuer à vivre pour ma pomme, garder l'équilibre sans fausser les pesées sur la barre.

En résumé : c'est sa vie qu'il faut contrôler, pas celles des autres. Et réciproquement.

Ouais, y'a de ça.

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